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mercredi 12 juin 2013

Le ministère embarrassé par le débat sur le coût du bac.


 
EDUCATION – Le directeur général de l’enseignement scolaire, Jean-Paul Delahaye a botté en touche ce mercredi pour éviter d’aborder la question des coûts cachés du bac…

«Nous n’éludons pas la question du coût du bac, mais ce n’est pas le moment d’entrer dans des discussions sur le sujet», a déclaré ce mercredi le directeur général de l’enseignement scolaire, Jean-Paul Delahaye, qui présentait la session 2013 du baccalauréat.

Une manière d’essayer d’éteindre l’incendie après la polémique lancée lundi par le SNPDEN, principal syndicat des chefs d’établissement, à propos du cout du bac. Une addition évaluée à 1,5 milliard d’euros selon lui, pour la session 2013. Car le syndicat a cumulé les dépenses afférentes à l’organisation des épreuves (74,5 millions d'euros hors bac professionnel) en y intégrant aussi le montant des trois semaines d'enseignement perdues, chaque année, par l'ensemble des lycéens, en raison de la mobilisation des locaux et des enseignants pour l’examen (soit 1,4 milliard euros).


Si Jean-Paul Delahaye a précisé qu’une discussion plus amont sur le cout du bac «pourrait dégénérer en polémique», le ministère a quand même daigné donner son chiffrage. Pour la session 2012, le coût de l’examen serait ainsi selon lui de 83,60 euros par candidat, soit 55,5 millions au total. Mais pas question d’évoquer les coûts cachés de l’examen, à savoir les trois semaines d’enseignement perdues en juin, financées par la collectivité.

Un risque politique

Une prudence qui n’étonne pas Philippe Tournier, président du SNPDEN, interrogé par 20 minutes. «Le ministère refuse de réagir dans l’urgence, mais notre démonstration va contribuer à souligner la disproportion entre le coût de cet examen et son intérêt réel». Pour lui, «l’idée d’une réforme du bac chemine aussi bien dans l’opinion publique que dans la tête du ministre. Mais la priorité de Vincent Peillon était d’abord de faire passer sa réforme sur les rythmes scolaires et de donner la priorité au primaire», souligne-t-il.

Par ailleurs, le ministre de l’Education connaît le risque politique que représente ce dossier. «François Fillon avait tenté de réformer le bac mais s’y était cassé les dents», se souvient Philippe Tournier. D’où l’importance pour le ministre de ne pas aller trop vite en besogne pour remodeler une institution vieille de 200 ans…

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