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mardi 23 juillet 2013

François Hollande: comment il a abaissé la France.


Isolement. En un peu plus d’un an, François Hollande est parvenu à mettre à mal la relation historique avec l’Allemagne, à marginaliser la France en Europe et à la sortir du jeu sur la scène internationale. Photo © SIPA
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Il y a une dizaine de jours, à Aix-en-Provence, à l’occasion des Rencontres économiques, qui se déroulent chaque année autour du cours Mirabeau et rassemblent des grands patrons, des personnalités internationales et des intellectuels, l’écrivain Erik Orsenna a été vainqueur à l’applaudimètre. L’ancien collaborateur de François Mitterrand a déclaré :
« Il faudrait inventer un Erasmus pour les énarques de manière à éviter qu’un président de la République découvre la Chine un an après avoir été élu. »

Cette remarque venant d’un ami du locataire de l’Élysée en dit long sur la désillusion à l’égard de la politique internationale menée par François Hollande depuis quatorze mois. Sous couvert d’anonymat, des ambassadeurs en poste dans les grandes capitales européennes soulignent à quel point la France se retrouve « complètement isolée ».


Les dirigeants de grands groupes internationaux insistent, eux, sur l’abaissement de l’image de la France. Quant aux spécialistes des questions de politique étrangère installés à Washington, Londres ou Berlin, ils soulignent tous « l’absence terrible de vision mondiale à l’Élysée ».

Il existe en fait trois principales pierres d’achoppement : la relation France-Allemagne, l’Europe et l’isolement du pays sur la scène internationale. Concernant l’axe Paris-Berlin, plus rien ne fonctionne. François Hollande a commencé son mandat en voulant affronter Angela Merkel sur le terrain du pacte budgétaire et en s’appuyant, pour cela, sur Mario Monti.

 Résultat : non seulement, cela n’a pas fonctionné et François Hollande a été contraint d’aller à Canossa. Mais son allié de circonstance a quitté le pouvoir dans des conditions pitoyables. Surtout, la méfiance de Berlin à son égard n’a cessé de croître.

Concernant nos relations avec l’Allemagne, le pire est encore à venir.

Car, comme l’a écrit récemment l’éditorialiste du Spiegel,

 « Berlin et Paris sont en désaccord sur presque toutes les décisions. Et si Angela Merkel ne tord pas le bras du président français, elle le fera dès qu’elle sortira renforcée par sa victoire lors des prochaines élections allemandes, à la fin du mois de septembre ».

 Si bien que même Peer Steinbrück, le candidat à la chancellerie fédérale pour le Parti social-démocrate allemand (SPD), a pris ses distances avec François Hollande et sa politique étrangère.

Le deuxième sujet, c’est l’Europe. Là où Nicolas Sarkozy était apparu comme un leader capable de coaliser toutes les énergies du vieux continent, François Hollande semble chaque jour plus inconsistant, alors même qu’il s’est toujours présenté comme le fils spirituel de Jacques Delors, européen actif.

 Autant sur les solutions à apporter concernant la crise bancaire que sur les initiatives de croissance ou sur la résolution de la crise syrienne, François Hollande est incapable de faire valoir un point de vue au sein de l’Union. « Il n’y a plus un seul domaine où la France est prise au sérieux à Bruxelles », confie l’un de nos diplomates. À cela s’est ajoutée la joute verbale avec José Manuel Barroso, qui a ressoudé l’ensemble des pays européens contre la France.

Reste notre isolement sur le théâtre planétaire...

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