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mercredi 24 juillet 2013

Hitler, reviens : la gauche a besoin de toi…

Tempête d’indignation après les propos du député-maire de Cholet. MM. Hollande et Ayrault ont enfin trouvé un ennemi à leur taille et à leur portée.

Benoit-Rayski
 
Le député-maire de Cholet, Gilles Bourdouleix, a affirmé devant un campement de gens du voyage que "Hitler n'en avait pas tué assez".
 
Le député-maire de Cholet, Gilles Bourdouleix, a affirmé devant un campement de gens du voyage que "Hitler n'en avait pas tué assez".  Crédit Reuters
 
La France allait mal, très mal. Et le gouvernement de M. Hollande n’allait pas bien du tout. Le chômage augmentait et les déficits se creusaient. Les licenciements s’enchainaient.
 Les sondages concernant l’exécutif descendaient très bas, tellement bas qu’ils n’étaient pas loin du gaz de schiste enfoui dans nos profondeurs souterraines.
 On dépouillait des blessés à Brétigny-sur-Orge et à Trappes on attaquait un commissariat. Les socialistes broyaient du noir. Les écologistes, fidèles à leurs habitudes, emmerdaient. Les mélenchonistes mélenchonisaient. Et les syndicats attendaient la fin de la canicule pour laisser exploser leur colère. Triste France.
Pauvre Gauche. Le désespoir allait bientôt succéder à l’abattement. Et - ô miracle ! - Hitler vint en sauveur inespéré. De cette formidable aubaine, le porteur fut un certain Gilles Bourdouleix, député-maire de Cholet et membre d’un parti plutôt confidentiel, l’UDI. Dans une phrase aussi idiote qu’immonde il avait lancé à des Roms installés illégalement sur un terrain de sa commune : « Hitler ne vous a pas assez tué ». Le regretté chancelier du IIIème Reich était, quel bonheur, de nouveau parmi nous.
Comme chacun sait la gauche n’aime rien tant que de se blottir dans le cocon paresseux et protecteur « Des heures les plus sombres de notre histoire etc. ». Pétain c’est bien. Hitler c’est le pied.
 Dans tout autre pays non hystérisé le sieur Bourdouleix eut été critiqué, voire peut-être exclu de sa formation politique (ce que s’apprête à faire d’ailleurs l’UDI). Mais pas chez nous. Nous on fait mieux et plus. La France est un grand pays.
  Et la gauche française une grande gauche. Elle était molle, atone. Soudain elle se redressa et donna de la voix. Le tant aimé ennemi héréditaire était de retour.
Et le vent de l’indignation souffla en tempête. Un journal, Libération, en fit sa « Une » : « Les mots de la honte ». Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, monta sur une barricade pour affronter M. Bourdouleix qui sans ça fût resté pour toujours anonyme. Manuel Valls, à peine reposé de son séjour à Trappes, trouva la force et l’énergie de s’indigner.
 Des députés, à qui on avait jamais tendu un micro, hurlèrent.
 Quant à François Hollande, il délégua sa colère à Valérie Trierweiler spécialiste des tweets meurtriers. Le premier ç’avait été pour assassiner Ségolène Royal, le second pour tuer l’infâme Bourdouleix.
Car une journée de bonheur par les temps moroses qui courent c’était quand même bon à prendre. Laetitia Napoléon émerveillée et incrédule devant la réussite de son fils répétait : « pourvu que ça dure ». La gauche gouvernementale émerveillée et séduite par le retour d’Adolf Hitler murmure : « pourvu qu’il revienne. ». Elle se raconte une histoire, se raconte des histoires.
 
 Shakespeare a tout dit sur ce fabuleux et doux récit gouvernemental : « la vie est une histoire de bruit et de fureur raconté par un idiot ».

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