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samedi 29 avril 2017

Manifs lycéennes : « ni patrie, ni patron »… et pas de famille non plus ?

 

Photo Twitter @ClementLanot
 
Le 29/04/2017


On notera que ce sont les privilégiés qui descendent dans les rues (en 68, on y croisait essentiellement les fils d’avocats et de notaires…).
 
À Lyon sur la place des Terreaux, à Paris devant le lycée Voltaire, dans le cœur de Nantes et de Rennes, à Toulouse, Clermont ou Dijon ; quelques dizaines ici, 200 là, un petit millier dans Paris : les jeunes boutonneux et autres encapuchonnés sont descendus jeudi dans la rue.
Ils attendent le muguet de mai à la porte des lycées où ils ont traîné quelques poubelles en espérant s’offrir une petite montée d’adrénaline.
Cavalcades dans les rues enfumées de gaz lacrymogènes, Abribus© et agences bancaires saccagés, c’est l’ordinaire de cette petite portion de la jeunesse française qui manie des mots dont bien souvent elle ne comprend même pas le sens.
Pour information, on compte en France 5.986.800 élèves dans le second degré (collèges et lycées), ce qui réduit considérablement la portée de ces manifestations…
 Alors, pourquoi en parler, me direz-vous ?
 Eh bien, parce que les slogans en disent long sur le lavage de cerveau qu’a subi cette génération.
Quelques-uns, nourris peut-être des souvenirs transmis par la saga familiale, ont intégré la nostalgie du joli mois de mai : « C’est le moment de lancer les pavés », « Le soulèvement, c’est maintenant ». Et puis, c’est humain : à l’âge des poussées hormonales, on rêve toujours d’en découdre avec les vieux cons.
Plus intéressant, sur leurs pancartes de fortune, ces jeunes qui se revendiquent insoumis et antifascistes ont surtout écrit : « Ni Le Pen, ni Macron – Ni patrie, ni patron. »
On peut imaginer, bien sûr, que ce slogan existe davantage pour le plaisir de la rime (plutôt pauvre que riche, c’est dans l’air du temps) que par réflexion politique, mais dans une France qui, chiffres des votes à l’appui, rejette massivement la mondialisation et, surtout, crève d’un chômage endémique, ça mérite de s’y intéresser.

Le rejet de la patrie, tout d’abord.

On peut y voir le fruit d’une « Éducation » nationale qui a nourri leur adolescence aux clichés de la repentance et de l’Histoire falsifiée, allant répétant que « patriotisme = nationalisme », et que « le nationalisme, c’est la guerre » ; des adolescents qu’on a emmenés sur les champs de bataille de la Marne pour y honorer des poilus qu’on dit aujourd’hui « morts pour l’Europe » quand ils ont laissé leurs pauvres vies pour la France.
Là-dessus, Emmanuel Macron est leur grand frère, lui qui fait aujourd’hui des appelés en Algérie des criminels de guerre et voit le retour de l’OAS dans l’électorat du FN !
On a ainsi fabriqué une jeunesse française qui, majoritairement, ignore son passé et vomit le peu qu’elle en connaît.
Le rejet du patron, ensuite.

Encore plus inquiétant dans un pays qui se meurt du chômage.
 Là encore, l’Éducation nationale et ses « penseurs » sont grandement responsables.
Une Éducation nationale qui, depuis des décennies, massacre l’enseignement professionnel au motif qu’il ne fallait pas fournir de bras au patronat exploiteur et, ce faisant, a précipité des millions de jeunes dans ces usines à chômeurs que sont certaines filières universitaires.
Et, paradoxe suprême, ce slogan est brandi par une jeunesse qui implore à côté le « revenu étudiant », voire le « revenu universel », c’est-à-dire la prise en charge par la société du berceau à la tombe !
Enfin, on notera que ce sont une fois de plus les privilégiés qui descendent dans les rues (tout comme, en 68, on y croisait essentiellement les fils d’avocats et de notaires).
 Des jeunes qui, rejetant déjà le travail et la patrie, dénoncent aussi dans la famille traditionnelle l’expression du « fascisme ».

Comme disait Mao Tsé-toung, idole de BHL et de tant d’autres penseurs : « Le poisson pourrit par la tête. »

 La gangrène, chez nous, est déjà bien avancée.

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