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vendredi 10 novembre 2017

A Clichy une centaine d'élus LR, UDI et MoDem tentent d'empêcher une prière de rue (IMAGES)



A Clichy une centaine d'élus LR, UDI et MoDem tentent d'empêcher une prière de rue (IMAGES)©
 
ALAIN JOCARD Source: AFP
 
Valérie Pécresse et le maire de Clichy Rémi Muzeau lors d'une manifestations d'élus de droite et du centre contre les prières de rue, le 10 novembre.

- Avec AFP
Une centaine d'élus en écharpe tricolore ont tenté le 10 novembre à Clichy d'empêcher quelque 200 fidèles musulmans de réaliser une prière dans la rue en entonnant la Marseillaise.

Les fidèles, eux, invoquent la fermeture de leur lieu de culte.
«L'espace public ne peut pas être accaparé de manière irrégulière», a déclaré Valérie Pécresse, présidente (Les Républicains, LR) du conseil régional d'Ile-de-France, lors d'un rassemblement organisé à l'appel du maire LR de Clichy (Hauts-de-Seine) Rémi Muzeau et visant à empêcher l'organisation d'une prière de rue musulmane, le 10 novembre.
«Le maire a passé énormément de temps à trouver une solution. Quand la solution, on ne la trouve pas, il faut un peu de fermeté. Et c'est ce qu'on demande à l'Etat», a-t-elle poursuivi devant la presse.


«Le ministre de l'Intérieur doit interdire les prières [de rue]», a renchéri Rémi Muzeau, avant d'ajouter : «Moi je dois assurer la tranquillité et la liberté des gens de ma ville».

 
Réunis derrière une banderole proclamant «Stop aux prières de rue illégales», édiles, parlementaires, conseillers municipaux, départementaux et régionaux LR, UDI et MoDem, venus pour beaucoup de la région parisienne, sont sortis de l'hôtel de ville pour aller au devant de quelque 200 fidèles rassemblés dans une rue piétonne pour la prière, comme tous les vendredis depuis le mois de mars.
 
 
©  ALAIN JOCARD Source: AFP
Quelque 200 fidèles musulmans organisant une prière de rue à Clichy, le vendredi 10 novembre.

Des fidèles musulmans protestent contre la fermeture d'un lieu de culte
 
Ces fidèles protestent contre la fermeture en mars de leur lieu de culte en centre-ville, accusant le maire de ne pas leur proposer de «terrain adapté avec option d'achat», pour qu'ils puissent y construire un nouveau local.
Le maire argue, lui, qu'une mosquée existe déjà dans le nord de la commune et peut les accueillir, ce qu'ils contestent.
Entonnant la Marseillaise, dans une ambiance tendue, les élus se sont massés sur les lieux, allant au contact des forces de l'ordre qui ont reculé, repoussant ainsi de quelques mètres les fidèles musulmans installés sur leurs tapis de prière.

Nouvelle prière de rue après la fermeture de la mosquée à Clichy-la-Garenne     

 Des centaines de musulmans à nouveau dans la rue à Clichy après la fermeture de la mosquée (IMAGES)
      
La mobilisation s'est tout de même tenue derrière un double cordon de gendarmes mobiles qui ont contenu quelque 200 personnes, selon la police : élus de droite et du centre, habitants opposés aux prières de rue et quelques membres du micro-parti Force laïque, qui scandaient bruyamment «Aucun culte, la France est laïque».
 
Interrogé par l'AFP, Hamid Kazed, qui préside l'UAMC (Union des Associations Musulmanes de Créteil), a déploré des «provocations» et appelé le maire à revenir au «dialogue».
La police avait évacué le 22 mars la salle de prière de la rue d'Estienne d'Orves, au terme d'un long bras de fer entre la mairie, qui veut en faire une médiathèque, et l'Union des associations musulmanes de Clichy (UAMC) qui refusait de quitter les lieux malgré une injonction de justice.
Cette salle avait été aménagée sous la précédente municipalité socialiste et louée à l'UAMC qui voulait la racheter.
A l'échéance du bail, le nouveau maire Rémi Muzeau, élu en 2015, avait décidé de transformer en médiathèque le lieu qui accueillait quotidiennement de 3 000 à 5 000 fidèles, selon Laoucine Ikij, secrétaire de l'UAMC qui a mené la prière ce 10 novembre.
Rémi Muzeau avait parallèlement inauguré la mosquée des Trois-Pavillons, gérée par une autre association cultuelle, à 1,5 km du centre-ville mais l'UAMC juge cette mosquée excentrée, mal desservie par les transports en commun, trop exiguë et ne respectant pas les normes de sécurité, ce que le maire récuse.
 

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