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lundi 20 novembre 2017

Autolib’ à Paris : la start-up nation est en panne durable

 
 


Le 20/11/2017


Une entreprise et une économie ne peuvent être rentables dans une nation et une société qui se désagrègent.

L’information a été révélée il y a une semaine par un reportage du Parisien puis relayée par des images de BFM TV.
Les Autolib’ du groupe Bolloré mises à la disposition des Parisiens sont régulièrement squattées, dégradées et vandalisées par des migrants, en l’occurrence algériens et marocains, dans le XVIIIe arrondissement.
Mais c’est, en fait, tout l’Est parisien et plusieurs stations entières d’Autolib’ qui sont ainsi touchés. Le phénomène n’a rien d’anecdotique ni de ponctuel et s’étendrait, selon un agent de nettoyage des véhicules interrogé par Le Parisien, aux Ve et XIe arrondissements.
Ces agents, dénommés « ambassadeurs » dans le beau langage entrepreneurial de la société, refusent parfois de monter à bord des voitures car, outre des migrants mineurs et des sans-abri, elles servent aussi de refuge à des délinquants et des toxicomanes, à qui la salle de shoot voisine récemment ouverte ne suffisait pas…
Du coup, l’image moderne, propre, parisienne et « partageuse » de la nouvelle économie en prend un sacré coup, quand la réalité migratoire s’y installe et vient perturber les plans de rentabilité de M. Bolloré.
Un sacré coût, donc.
En effet, ce sont deux cents véhicules par semaine, d’après une enquête de Challenges, qui seraient vandalisés et contraints de retourner au garage des Autolib’, boulevard Ney, « pesant sur les coûts et l’image du service ».
Conséquences logiques : baisse du nombre d’abonnements, passés de 110.000 à 102.000 en un an (Le Parisien), et baisse du nombre de locations par « abonné 1 an » (ceux qui génèrent l’essentiel du chiffre d’affaires).
L’entreprise est dans le rouge.
Le modèle économique de M. Bolloré prévoyait un seuil de rentabilité à 50.000 abonnés, puis à 60.000 en 2013, puis 80.000 en 2016.
Puis à 100.000.
Mais, même là, ce seuil ne fut jamais atteint.
Et maintenant que la courbe s’inverse, l’entreprise ne cesse de creuser ses pertes.
D’après Challenges, en 2017, le déficit cumulé s’élève à 179 millions d’euros.
Mais l’homme d’affaires avait plafonné le déficit à sa charge à 60 millions d’euros durant la
période de délégation de service public.
Pas fou, M. Bolloré.
Et en tout cas bien moins que les élus parisiens et franciliens qui se sont lancés dans cette aventure et qui, paraît-il, sont aujourd’hui furieux.
Mais après tout, à défaut d’être de prudents gestionnaires, faire éponger des déficits par des contribuables qui n’auront jamais emprunté d’Autolib’ de leur vie, ils savent faire, non ?
Morale de la fable du Migrant et de l’Autolib’ ?

Ceux qui nous répètent à l’envi, à gauche, au centre et à droite, que la nouvelle économie est LA solution, en jetant un voile pudique sur nos problèmes migratoires et sociaux, et qui traitent ceux qui osent les soulever d’arriérés ou de provinciaux sont tout simplement des menteurs et des inconséquents.
Les déboires d’Autolib’ viennent leur apporter la démonstration cinglante que même à Paris, pourtant vitrine de la nouvelle économie de la mobilité verte et « start-upée », les migrants et les toxicos viennent gripper la belle machine, qu’une entreprise et une économie ne peuvent être rentables dans une nation et une société qui se désagrègent.
Exemple emblématique parmi tant d’autres, et qui ne sera malheureusement pas le dernier.

Dans « start-up nation », notre Président a oublié qu’il y avait le mot « nation », et que c’était par lui qu’il aurait fallu commencer, s’il voulait vraiment que son « business model » tienne la route et ne se fracasse pas, comme ceux de Mme Hidalgo et de M. Bolloré, sur la réalité migratoire.
Il a préféré le plus facile, le plus immédiat, ce qu’il connaît aussi le mieux.
Pour la nation, les Français devront encore attendre.
À moins que les problèmes d’immigration et d’insécurité ne viennent encore davantage plomber les comptes de cette nation, comme ceux d’Autolib’.

Et là, il ne s’agit plus d’un hypothétique seuil de rentabilité, mais bien d’un seuil de tolérance qui se rapproche.

Plus vite qu’une Autolib’.

1 commentaire:

  1. Quelque soit le bout par lequel on prenne le problème on parvient toujours au même résultat en économie néolibérale : la faillite.La servitude volontaire qui prend la forme de la « Délégation de Service Public » (D.S.P.)fonctionne toujours suivant le même principe :les intérêts privés (Bolloré and Co)se partagent les profits tandis que la collectivité (le Bien Public)se partage les dettes.Le néolibéralisme (l’Etat au service des puissants intérêts privés)n’est viable ni économiquement,ni socialement,ni écologiquement,ni internationalement (cf Bolloré and Co qui fait de substantiels profits à l’ombre des dictatures africaines dans le cadre d’un capitalisme colonial rénové).Bref c’est un échec patent.Il convient d’en tirer TOUTES les conclusions.

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