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samedi 19 mai 2018

Décroissance mondialiste et pollution : la commission européenne poursuit la France et la voiture

 
 
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 La commission de Bruxelles estimant que la voiture pollue trop en France et dans huit autres pays de l’union, les poursuit devant la cour européenne de justice.


Or la manière la plus ordinaire de gouverner est de répandre la frayeur.
Tibère et Caligula le pensaient (oderint, dum metuant), la commission européenne s’y emploie.
Elle répand des chiffres terribles.
L’excès d’oxyde d’azote et de particules fines (les parties fines ne font plus grand peur aux oies blanches mais les particules fines ont remplacé le loup des grand-mères) dans les grandes villes tuerait cinq cent mille malheureux chaque année dans l’union et soigner ceux qui en réchappent coûterait vingt milliards d’euros à la communauté.
D’où viennent ces chiffres que tous les médias reprennent comme un cantique ?
Comme les colombes et les lapins, du chapeau du grand magicien écologiste et mondialiste.
Je le sais, je les ai comptés, que ma certitude vous serve de raison.
Évidemment, avec un tel bilan, la voiture dont le moteur utilise des hydrocarbures est indéfendable. Et les politiques qui transigent avec elle sont des criminels.
D’ici 2050, 80 % de la population vivra dans de grandes villes.
Il faut agir vite.
Les « solutions efficaces dans dix ans » ne sont pas admises par la commission.

Le projet mondialiste poursuit un processus à long terme 
La première « mise en garde » adressée par la commission européenne à la France et à d’autres Etats membres remonte en 2009.
Les institutions supranationales qui participent au projet mondialiste jouent sur le temps, elles lancent des processus à long terme dont les médias sont les meilleurs auxiliaires.
Cela fait maintenant plusieurs décennies que ceux-ci lancent des « alertes » périodiques sur la pollution, sa corrélation avec les polluants émis par la voiture, etc.
De temps en temps, un événement monté en épingle (par exemple le « Dieselgate, i.e. la falsification de la mesure du gaz émis par les moteurs) vient stimuler l’indignation et endormir l’esprit public.
Le grand public, une fois convaincu que la voiture est un mal, ne se donne plus la peine d’analyser les chiffres qu’on lui fournit ni de se demander si l’on n’exagère pas de manière intéressée la nocivité de ladite voiture.
Ce processus a d’autant plus d’effet qu’il s’inscrit lui-même dans un processus plus long et plus vaste, celui qui fut lancé lors des premiers sommets de la Terre sous l’impulsion de l’ONU, et qui se poursuit depuis 1992 par l’Agenda 21 et les diverses conférences tenues par les signataires de la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, dont la plus connue fut en 2015 la COP21 à Paris.

Les associations auxiliaires de l’union européenne et de l’ONU

Les autres grands auxiliaires de l’ONU et de l’union européenne dans ce processus sont les associations et organisations dites non gouvernementales (ONG), souvent directement liées aux grandes institutions supranationales.
C’est l’ONU elle-même qui publie la liste des ONG reconnues, et l’union européenne elle aussi a ses vassales subventionnées.
Ainsi Lorelei Limousin, responsable des politiques climat-transport à l’association Réseau action climat approuve-t-elle la commission : « La France est mise face à ses responsabilités ».
Elle intime à Emmanuel Macron, pour être fidèle à son « engagement de campagne » de « mettre les bouchées doubles en matière de transports alternatifs ».
Et Sarah Fayolle, chargée de campagne climat chez Greepeace renchérit : « La France ne peut plus tergiverser ».
Avec cette poursuite devant la cour européenne de justice, la France encourt jusqu’à onze millions d’euros d’amende plus 240.000 euros d’astreinte par jour tant que la norme fixée par Bruxelles n’est pas respectée.
 Or Anton Lazarus, du bureau européen de l’environnement, ONG installée à Bruxelles, est formel.
Il estime que « les gouvernements devront choisir entre payer ces amendes ou investir dans la qualité de l’air ».

La France de M. Hulot, Hamlet ministre

Voilà donc Nicolas Hulot, notre Hamlet ministre en plein processus d’auto-évaluation, sommé d’agir par des associations.
Mais en même temps, il est la créature du milieu écologiste dont elles sont des émanations : ici, la dialectique mondialiste tourne au théâtre.
L’ambigu qui se joue ainsi entre l’Etat et les associations se reproduit entre l’Etat et l’Union européenne, la commission en particulier.
Imaginez la scène : la France, qui était il n’y a pas si longtemps la quatrième puissance économique du monde, qui demeure membre du Conseil de sécurité de l’ONU, s’est trouvée au mois de janvier convoquée à Bruxelles en la personne de M. Hulot par Karmenu Vella. Karmenu Vella, commissaire à l’environnement, est un ancien ministre de l’industrie de Malte. Le comique de la situation ne vaut même pas l’envoi d’un aviso en rade de La Valette.
Mais notre ministre constamment désolé est revenu à Paris penaud et pénétré, promettant « d’inverser la tendance rapidement » par un « ensemble de mesures » comportant « de l’incitatif, du dissuasif ». Et d’ajouter : « Au-delà du risque de condamnation de la France c’est avant tout la protection de la santé des Français qui nous oblige à accélérer. »
La France a besoin des gronderies du maître d’école bruxellois : pour ne pas être mise au coin, elle se trouve forcée d’appliquer la politique que la morale mondialiste préconise et que ses élites approuvent.

Poursuite contre la commission pour pollution : l’arroseur arrosé

Petite farce en guise d’intermède dans la tragédie mondialiste, la commission européenne se permet désormais de passer par dessus la tête des Etats pour lancer des poursuites contre des grandes villes. Telles sont les surprises de la souveraineté partagée.
Mais, habile coup de théâtre, trois grandes villes, Paris, Madrid et Bruxelles, se sont retournées contre la commission qu’elles jugent trop laxiste.
Le trio poursuit la commission devant la cour de justice européenne pour avoir censément donné un « permis de polluer » aux constructeurs en leur accordant un délai pour se conformer aux normes. Cette poursuite plaît au public (l’arroseur arrosé, il faut balayer devant sa porte) et sera mise à profit par la commission pour être plus sévère, engageant les gouvernements nationaux à être plus soumis aux injonctions de l’écologisme mondialiste.

La voiture, bête noire de la décroissance
A quoi sert tout ce cinéma ?


A exclure la voiture diesel des grandes villes.

Celles qu’ont achetées les moins riches, parce qu’elles consomment moins.

Puis à interdire toutes les voitures à « moteur thermique ».
Il paraît que Pékin est très en avance sur Paris.
Vélos et transports en commun suffiront.
 Notez que j’aime beaucoup le vélo, mais notez aussi qu’il s’agit là d’une limitation énorme à la liberté de se déplacer.
Pour aller travailler notamment.
Derrière tout cela se profile l’idéologie rose et bleue de la décroissance.
Si elle limite notre liberté au risque de frapper les plus pauvres et de freiner l’activité économique, c’est que la croissance, comme la voiture qui en est un symbole, est mauvaise.
Elle tue, avec ses fumées, ses particules, ses oxydes !
 
La décroissance mondialiste, une bêtise inhumaine


C’est là qu’il faut en venir aux chiffres.

Vos cinq cent mille morts, vous les tirez d’où ?

Le développement économique a aussi de bons côtés, qu’on passe sous silence en même temps qu’on outre ses défauts. Si la croissance était si mauvaise, pourquoi l’espérance de vie s’est-elle élevée fortement et régulièrement avec elle ?
Si les Chinois s’apprêtent à faire la nique à Anne Hidalgo en se mettant à l’électrique, ne croyez-vous pas qu’il a fallu une longue chaîne de croissance pour y arriver ?
 Et si vous voulez imposer l’électrique à tout le monde la semaine prochaine, croyez-vous que ça va se faire sans le nucléaire, avec trois éoliennes ?

Remarquez ce serait rigolo, il y aurait des jours sans circulation naturels, les jours sans vent.


Pauline Mille

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